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Œuvre interdite. Dernier vestige d’une ère où le mystère se peignait à la main.
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Drøn n’était pas qu’un simple ingénieur. Avant la montée du Ministère du Son, il travaillait dans les laboratoires d’intelligence acoustique de la Zone Nord-Est, où il enseignait aux machines à interpréter la musique comme une forme d’émotion. Il croyait que le son, au même titre que la lumière ou la matière, portait en lui une mémoire invisible. Mais lorsque le régime imposa sa politique de normalisation acoustique, toute forme de création sonore non autorisée devint un acte de rébellion. Les fréquences dites "non conformes" furent interdites, les studios fermés, les compositeurs internés.
Plutôt que de se soumettre, Drøn disparut. Il se retira dans les interstices du réseau, entre les flux de données oubliés et les ruines numériques d’anciennes infrastructures sonores. C’est là qu’il conçut ce qui allait devenir son œuvre la plus dangereuse : un programme expérimental baptisé The Silence Algorithm.
À première vue, il ne s’agissait que d’un code, compact et élégant. Mais derrière cette façade se cachait une architecture sonore complexe, conçue pour détourner les systèmes de surveillance acoustique du gouvernement. Le principe était simple et génial : détourner les bruits du quotidien — moteurs, respirations, grincements de structures métalliques, gouttes d’eau tombant sur l’asphalte — et les recomposer à travers un algorithme pirate en motifs rythmiques fractals. Ces structures musicales étaient invisibles pour les filtres de censure, car elles utilisaient les sons déjà présents dans l’environnement, les "bruits tolérés", transformés en compositions illégales.
The Silence Algorithm n’est pas un album classique. Il n’a pas de piste définie, pas de début ni de fin. Chaque version se réécrit à chaque écoute, en fonction des sons captés autour de l’auditeur. C’est une œuvre vivante, évolutive, impossible à fixer, donc impossible à interdire par les méthodes traditionnelles.
Mais ce n’est pas là que réside sa véritable puissance. Selon les rumeurs — et elles persistent malgré tous les démentis officiels — certaines fréquences générées par l’algorithme provoqueraient des effets neurologiques inattendus. Des auditeurs affirment avoir perçu des voix dans les harmoniques, des phrases chuchotées entre deux pulsations basses. Des messages codés, des appels à la résistance, des souvenirs injectés dans la conscience auditive. On parle d’hallucinations sonores, mais aussi d’un éveil brutal à des vérités censurées.
Accédez à la collection Artchive : un répertoire d’œuvres interdites, restaurées et réinjectées dans la mémoire collective.
Drøn propose une contre-idéologie. Pour lui, l’absence de son n’est pas une neutralité, mais un terrain d’expression.
Depuis sa diffusion initiale, Electric Symphony est interdit dans tout le territoire du Consortium.
Aujourd’hui, The Null Choir n’a pas été identifié. Aucun individu, aucune organisation n’en revendique l’existence.